Contexte historique

Les prisonniers de guerre français et le Stalag

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Bundesarchiv_Bild_121-0404,_Frankreich,_Franz%C3%B6sische_Kriegsgefangene.jpg
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Un million huit cent cinquante mille hommes sont faits prisonniers de guerre au terme de l’offensive allemande de mai 1940.
Environ 1 580 000 prisonniers français sont transférés en Allemagne, dans les 28 camps pour officiers (Oflags) et 69 camps pour hommes de troupe (Stalags) des dix régions militaires (Wehrkreise). Ils sont dispersés de la Lorraine jusqu'à à la frontière orientale de l'Allemagne et en Autriche.

Ils représentent environ 10 % de la population française masculine adulte de l'époque.


Ils sont sont protégés par la convention de Genève rédigée en 1929.

 

Les prisonniers gradés sont retenus dans des Oflags (Offizier-Lager) et ne peuvent pas travailler.

 

Les hommes de troupe, en revanche, sont  associés administrativement à des Stalags (Stammlager, « camp ordinaire »), et travaillent dans des Kommandos (unités de travail) très variés : des fermes, des usines, des boulangeries, des mines parfois. Ils représentent 95 % des prisonniers de guerre.

Ils sont placés dans des secteurs proches de leur spécialité d’avant-guerre car l’économie allemande a besoin de travailleurs qualifiés.

50 % des prisonniers de guerre des Stalags sont employés dans l’agriculture, 8 % dans les secteurs de la forêt et de la pêche, 17 % dans les mines, la métallurgie, la mécanique, la chimie, 11 % dans les autres industries, 4 % dans le secteur des bâtiments et travaux publics et 3 % dans les transports et les télécommunications.

Certains d'entre eux sont affectés dans des petites fermes, qui sont souvent trop éloignées du Stalag pour que les ouvriers puissent rentrer au camp tous les soirs.
Les entreprises doivent payer à la Wehrmacht des salaires en « marks de camp » (Lagergeld) pour le travail accompli par les prisonniers de guerre. Dans l'agriculture, un petit salaire est payé en plus de la table et du logis.


Les prisonniers ne communiquent avec leur famille que par voie postale. Ils ont le droit d'écrire deux lettres de 25 lignes et deux cartes postales de sept lignes par mois, sur des formulaires spéciaux. Les lettres sont soumises à la censure et sont lues et contrôlées aussi bien par la poste allemande que française. L'acheminement du courrier dure de trois à quatre semaines en moyenne.


L'approvisionnement et les vêtements sont un aspect essentiel pour la survie. Les prisonniers n'ont à disposition, dans un premier temps, que les vêtements d'été qu'ils portaient le jour de leur capture en 1940. L'alimentation est complétée par les paquets envoyés par les familles, le gouvernement français et la Croix-Rouge, car les rations allemandes prévues sont maigres.
Les prisonniers de guerre ont le droit de recevoir un paquet de 5 kg tous les deux mois ainsi que deux petits paquets de 500 g ou un d'un kilo par mois contre des étiquettes que les prisonniers envoient à leurs familles.


De nombreuses activités culturelles, soutenues par les entreprises et la Wehrmacht afin de prévenir les troubles psychiques dus à la captivité prolongée, sont mises en place peu à peu. Dans la plupart des grands camps, il y a au moins un terrain de sport pour les jeux de ballon et parfois aussi un gymnase. Des sports comme le ping-pong, la boxe, l'escrime ou la lutte sont pratiqués. Certains groupes jouent de la musique, font de la peinture ou du théâtre.


À partir de février 1943, le service du travail obligatoire, le STO, est mis en place, qui concerne les jeunes nés entre 1920 et 1922. Plusieurs fois étendu à de nouvelles catégories par la suite, entre 700 000 et 850 000 travailleurs civils doivent prendre le chemin des usines allemandes, une partie d'entre eux étant officiellement comptabilisés sous le label « Relève des prisonniers », ou « Relève forcée ».

 

Le nombre des prisonniers de guerre français détenus dans des camps allemands diminue au fur et à mesure pour atteindre 940 000 fin 1944. Ce chiffre correspond à 70 000 évasions réussies, 90 747 remises en liberté dans le cadre de la « Relève » et 324 000 autres remises en liberté pour des raisons diverses. 21 000 prisonniers de guerre français trouvent la mort ou sont portés disparus jusqu'en 1944.


On estime qu'environ un million de prisonniers et de travailleurs rentrent en Franc en 1945.
Malgré la joie du retour, les retrouvailles sont difficiles avec un pays si éloigné de celui dont ils ont rêvé pendant leur détention et dans lequel il leur faut réapprendre à vivre.

Sources :
-Ressources sur la Seconde Guerre Mondiale mises en ligne par le Centre national de documentation pédagogique, aujourd'hui appelé Réseau Canopé :

https://www.reseau-canope.fr/cndpfileadmin/pour-memoire/les-annees-noires-1940-1945/des-annees-noires-pour-la-population/des-inquietudes-constantes-face-aux-demandes-de-main-doeuvre-des-allemands/

-Ressources mises en ligne par le site Mémoire des Hommes :

http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/le-retour-des-prisonniers-de-guerre-en-1945
-AZEMA Jean-Pierre, De Munich à la Libération (1938-1944=, Nouvelle histoire de la France contemporaine, Editions du Seuil, Paris, 1980, 412 p.

-CATHERINE Jean-Claude (dir.)., La captivité des prisonniers de guerre : Histoire, art et mémoire, 1939-1945. Pour une approche européenne. Nouvelle édition [en ligne]. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2008 (généré le 24 janvier 2019). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/pur/5452>. ISBN : 9782753530683. DOI : 10.4000/books.pur.5452.